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Cécilia Attias : «Je suis pour un statut de première dame»


Paris, hier. ' Je suis fière de ce que j'ai fait. Disons que le moment était venu ', explique Cécilia Attias pour expliquer la sortie de son livre, ' Une envie de vérité '. ( (LP/Matthieu de Martignac.) )


Cécilia ex-Sarkozy, qui vit à New York, est arrivée à Paris en début de semaine pour la promotion de son livre, ' Une envie de vérité ', qui paraît aujourd'hui chez Flammarion.


L'éphémère première dame, 56 ans, y restera environ un mois, le temps de faire le tour des médias et de signer son ouvrage en librairie. Vous avez quitté laFrance en 2007. Pourquoi publier un livre aujourd'hui? CÉCILIA ATTIAS.J'ai toujours aimé écrire. J'ai toujours eu ça en moi. Il fallait que mes émotions, mes souvenirs sortent un jour, même si j'ai conservé une nature discrète et réservée. J'ai d'abord écrit à la main, toute seule, avant de me mettre à l'ordinateur. J'avais pris des notes et déjà rédigé un premier livre il y a quelques années. Mais comme je n'avais pas vraiment confiance en moi, j'estimais qu'il ne valait pas le coup d'être édité. Là, je suis fière de ce que j'ai fait. Disons que le moment était venu.


Vous racontez un tête-à-tête hallucinant avec Kadhafi, en juillet 2007, au moment de la libération des infirmières bulgares... C'était une aventure. Sans aucun doute le moment le plus fort de ma vie. J'ai passé quarante-cinq heures à négocier avec Kadhafi, ses ministres, ses émissaires. Je n'ai pas dormi. J'ai eu l'impression immédiate d'avoir affaire à un type drogué, sous médicaments, quelqu'un qui échappait à tout contrôle. Finalement, on a pu sauver ces cinq femmes et le médecin palestinien qui étaient séquestrés depuis neuf ans. Il fallait avoir un grain de folie, une part d'inconscience pour tenter ce coup de force. Mais ça a marché. Vous n'êtes pas restée longtemps à l'Elysée. Et après vous Carla Bruni et Valérie Trierweiler ont eu chacune des problèmes d'adaptation. Est-ce impossible d'être première dame en France? C'est la chose qui m'a chagrinée le plus en partant : quitter cette fonction où l'on possède un réel pouvoir de faire des choses. Je recevais une quantité incroyable de courrier, je pouvais essayer de débloquer des dossiers, aider les autres. Mais il est clair qu'on ne peut pas exercer une carrière professionnelle à côté, ou difficilement. Et que le rôle qui nous est attribué n'est pas très clair. Je suis pour un statut de première dame en France, avec un cadre légal, un cabinet... Que les choses soient claires, une fois pour toutes. On pourrait prendre modèle sur ce qui se passe aux Etats-Unis et qui fonctionne très bien. Michelle Obama a une vraie influence sur le cours des événements.


Nicolas Sarkozy a bénéficié d'un non-lieu, lundi, dans l'affaire Bettencourt... Je me réjouis pour lui, je suis très contente. Je ne me permets pas de juger le contexte judiciaire, mais c'est évidemment un soulagement. Reviendra-t-il en politique? C'est son destin, sa vie. C'est un choix qui ne dépend que de lui.


L'avez-vous prévenu que vous écriviez un livre? Il savait que l'idée était dans l'air. Depuis toujours, il m'a encouragée à écrire parce qu'il trouve que j'ai un petit style. Il a eu l'ouvrage en main. Il m'a appelée pour me féliciter et me souhaiter bonne chance. Vous savez, nos relations sont apaisées désormais. Nous avons un fils en commun, Louis, 16 ans. C'est indispensable pour son équilibre que tout se passe bien entre nous. Et franchement, c'est le cas.


Comment vivez-vous à New York? C'est une ville qui fourmille d'énergie. Où les gens peuvent changer de travail avec beaucoup de facilité. Ils ne subissent pas leur vie, ils en sont acteurs. J'ai créé une fondation pour les femmes. Nous épaulons les structures qui existent déjà sur le terrain en leur envoyant une aide financière ou logistique. Nous abordons de nombreux sujets comme l'esclavagisme sexuel, la violence conjugale, l'éducation, la santé en Afrique.


Dans votre livre, vous avez des mots durs pour la France... Oui, la France me rend triste. Quand je reviens dans mon pays, j'ai l'impression qu'on a éteint la lumière. Je ne peux pas rester insensible au problème du chômage, de l'économie, de l'insécurité. J'ai envie que les Français retrouvent le moral, le goût du travail bien fait. On a plein d'atouts. Ça me fait mal au cœur de constater cette forme de déprime qui persiste chez nous.


LA QUESTION DU JOUR. Faut-il un statut juridique en France pour la première dame  ?

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